dimanche 29 mai 2016

Temps volé

 
 
Le temps de lire est toujours du temps volé.
 (Tout comme le temps d'écrire, d'ailleurs,
 ou le temps d'aimer.)

Volé à quoi?

Disons, au devoir de vivre.

C'est sans doute la raison pour laquelle le métro
- symbole rassis dudit devoir -
se trouve être la plus grande bibliothèque du monde.

Le temps de lire, comme le temps d'aimer,
dilate le temps de vivre.

Si l'on devait envisager l'amour
 du point de vue de notre emploi du temps,
qui s'y risquerait ?
Qui a le temps d'être amoureux?
A-t-on jamais vu, pourtant,
un amoureux ne pas prendre le temps d'aimer?

Je n'ai jamais eu le temps de lire, mais rien, jamais,
n'a pu m'empêcher de finir un roman que j'aimais.
.
"Comme un roman"

 

samedi 28 mai 2016

Merci



Encore un mois où vous avez,
"à plus d'un titre" ;-)
fait preuve de virtuosité
dans l'imagination...
A tel point que
j'en suis parfois restée "baba" !

De Michel Berger à Brel,
en passant par Gainsbourg
et puis par  moult œuvres
littéraires et cinématographiques ...
vous avez été particulièrement prolifiques...
et inspirés...

Merci, merci cher(e)s ami(e)s !

Je suis en train de vous "mitonner"
 un nouveau défi pour juin...
avec quelques ingrédients inédits !

A très bientôt !
.

La Licorne
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jeudi 19 mai 2016

JEU 17 : "Pauvre Martin"


60 titres de chansons  

 
 
 
- Ah, pauvre Martin ! Toi l'orphelin...
Arrêteras-tu un jour de verser tes larmes dans l'eau de la claire fontaine ? Au boulevard du temps qui passe, pourquoi continuer à contempler tes illusions perdues ? A maudire le sort et à créer une tempête dans un bénitier ? Cela ne ramènera ni le vieux Léon, ni la Jeanne, ni tes deux oncles, ni Margot.
Embrasse-les tous et oublie...oublie les prénoms effacés, les funérailles d'antan, la ballade des cimetièresDieu, s'il existe, prendra soin des oiseaux de passage qui s'envolèrent trop tôt..et le vent leur portera ta prière...
 
 
 
- Mais, mon ami, le temps ne fait rien à l'affaire ! Tu veux que j'oublie cette hécatombe ? Cette foutue guerre de 14-18 ? Et la suivante ? Tu oublies que je suis un voyou, de la mauvaise herbe...Elevé par les voisins, des croquants qui avaient le verbe haut et la fessée facile...Je suis le mécréant, celui qui a mal tourné...Je mérite  bien ma mauvaise réputation....Et sauf le respect que je vous dois, je lancerai, si j'en ai envie, ma ronde de jurons à la face du ciel, quand cela me plaît...
J'emm...tous ceux qui nous ont fait croire qu'il était beau et bon de partir au combat ! Mourir pour des idées, quelle connerie ...! Qu'y a-t-il de beau là-dedans...quand la guerre vous laisse amputé de tous ceux que vous aimiez ? Quand elle broie votre enfance ?
 
 


 
Le fantôme du fossoyeur rôde dans le bois de mon cœur, comprends-tu ? La vie est une traîtresse et P...de toi, tu peux garder tes discours de fleurs !
Personne ne m'empêchera de pleurer tout mon saoul auprès de mon arbre, auprès du grand chêne au cœur de pierre...Lui aussi a bien souffert...on se comprend tous les deux...
 
 
 
Et puis, vois-tu, chaque rose entrevue...me rappelle ma jolie fleur, ma moitié, ma Colombine...ma  brave Margot : la première fille devant laquelle je me suis fait tout petit. Elle m'appelait son Roi, son bonhomme, son gorille...Je l'appelais ma Pénélope, ma Vénus callipyge...
 

 
Je donnerais quatre-vingt-quinze pour cent de ce que j'ai pour revivre une seule journée,  comme hier, à l'ombre du cœur de ma mie, à l'ombre de cette fille de cent sous, aux côtés de laquelle j'aurais voulu vivre une marche nuptiale. Mais Cupidon s'en fout ...il s'en fout de ma non-demande en mariage ...
Mes amours d'antan ne sont plus que des rêves.
 
 
Alors, ne m'ôte pas cet espoir, je t'en prie...un jour, par temps d'orage,  je partirai sur l'arc-en-ciel et je rejoindrai ma belle...C'est facile: il suffit de passer le pont...
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La Licorne
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mercredi 18 mai 2016

JEU 17 : "Marie"


7 titres de films ou chansons


Marie était figée sur place, réveillée dans un sursaut,
 elle tremble et la peur s'empare d'elle, dans le noir de sa chambre...
Comme en voyage dans l'irréalité immédiate, elle voit soudain,
un panneau de lumière incandescente, droit devant elle, comme
des éclairs emprisonnés dans des stries creuses !
La voix de la lumière parle !!!
Elle dit "" Marie, tu as été choisie !!! ""
Marie devient hystérique de peur, incapable de bouger,
la bouche ouverte .
Comme collée sur le mur invisible son corps est raide !
Elle pleure...Remonte les draps sur elle..
Elle va mourir demain, peut être avant minuit même !
Elle pense à son amoureux ; Jem et les hologrammes !
Il en est fou depuis l'enfance de ses hologrammes..
Est ce lui qui lui fait une mauvaise blague ?
Mais non, il ne ferait pas ça..Pas lui..........
En souffrance, elle est là dans sa chambre noire !
Adieu clarté d'été !! L'étrange voix dit encore 
"" Marie, tu seras l'élue du nouveau monde ""
Mais Marie ne veut pas être choisi, ni être l'élue, Marie
veut être Marie et c'est tout !!
Elle hurle tant que sa gorge lui fait mal..........
Marie sent son corps qui s'apaise doucement, des bras invisibles
la prennent, doucement, avec des gestes qui calment....
La douceur et la sérénité font place à la peur et Marie,
étincelante de lumière, portée par un nuage de plénitude ,
s'élève vers le nouveau monde, enfin libérée de tout...
.
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mardi 17 mai 2016

JEU 17 : "Itinéraire d'un enfant gâté"

 
14 titres de films ....


Itinéraire d'un enfant gâté
 
 
 
Vous vous demandez peut être ce que je fais
dans cet arbre tel le roi des aulnes, et bien je réfléchis.
Je me rapproche jusqu'à toucher les racines du ciel
et je fredonne une chanson :  
 
Monter au ciel, pas peur de l'orage
Sortir de la cage, loin des paradis artificiels
Échafauder une hypothèse sur la montée de sève
Monter en épingle, attendre la relève
Partir décrocher la lune sans tambour
ni trompette, monter d'un octave rebelle
Tenir les dragées (au poivre) hautes,
Faire le magnifique sur une pièce montée
Bâtir un château en Espagne, laveur de vitre sans nacelle
Escalader l'Everest dans les nuages ?
Se hisser jusqu'aux neiges du Kilimandjaro ?
Pas pour moi, j'suis alpiniste amateur, nanméhaut !
et marin d'eau douce aussi ....
Devenir marinier sur les chemins de halage
est mon prétexte pour monter sur Seine.
 
 
Monter au ciel, plus près des mésanges
Croquer la pomme, monter les blancs en blanche-neige,
Garder le fouet pour grimper sur les grands chevaux
Monté en graine comme la folle avoine
Suis je Pierrot le fou ou bien Antoine?
Un singe en hiver sur mon baobab ?
King Kong et peau de banane .....
Monter, monter toujours plus haut avec Claude
Monter comme les enfants du paradis
Monter à bout de souffle
Monter l'escalier à Cannes, pieds nus comme Julieta
Monter sur le ring du seigneur des anneaux ?
Monter toujours plus haut pour décrocher la timbale
S'en décrocher la mâchoire, mais monter monter......
Sur des talons aiguilles ou au paradis des monte en l'air ....
 
 
 
 
Monter le son, monteur de court métrages
Du haut du clocher, je donne de la voix
L'espace d'un instant je m'imagine scénariste.
Partout partout je monte et cherche ma voie
Parce si j'avais pu, j'aurais été.......... trapéziste.
 .
.

 

lundi 16 mai 2016

JEU 17 : Noce blême





Sourire aux aurores, pleurs aux crépuscules
Ce soir, la mariée revêtit sa robe noire
La blancheur s'est entachée de désespoir
A vingt heures, au son de la pendule.

Du clocher de l'église, on lui chanta les mots bleus
Ceux qu'on lance aux amants déchus
Rêvant autrefois d'idéal et d'absolu
Jusqu'au redoutable échange des vœux

Car l'incertitude est maîtresse de la passion
Sans elle, pas d'éclat ni d'étincelles
Sans elle, s'éteint peu à peu notre belle
Au son des cordes frottées du violon

Ankylosée par le froid de décembre,
Ses larmes ne cessent de couler
Jeune demoiselle aux cheveux lactés
Perd l'usage de ses membres

Ses mains glacées forment un vase en cristal
Recueillant de frêles boutons d'argent
« Oh quand reviendras-tu mon amant ? 
Puisses tu m'aimer jusqu'au dernier pétale»

Mais la princesse est devenue pierre
Son corps sculpté sur du marbre gris
Les détails de sa robe, de ses plis
Dansent dans les mémoires comme si c'était hier

Atteindra t-elle un jour le paradis blanc
S'installera t-il chez elle, un renouveau aimant ?

Lexa
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dimanche 15 mai 2016

Petites annonces humoristiques

Pour l'atelier Mil et une
  
Vends casque lumineux...
Pour paraître plus intelligent...
ou pour illuminations de Noël portatives...
.
Cède à bas prix gadget bleu, blanc, rouge,
ne servant pas à grand-chose... 
mais pouvant faire usage de casse-tête

Astucieux : la semelle décapsuleuse...
Ne soyez plus jamais pris au dépourvu
lors de vos garden-party !
.
Vous avez des jumeaux ?
Cette carafe est faite pour vous :
finies les disputes pour savoir
qui sera servi le premier !
.
Pyjama bébé
à double fonction :
amortit les chutes...
et fait briller les parquets !
.
Avec ce stick à beurre,
la couche est fine...
et le régime facile !
.
Votre bébé tète trop vite ?
Essayez la tétine-tortue ...
Modèle fille et modèle garçon !
Au choix...

Prix abordables,
livraison gratuite...:-)


La Licorne




vendredi 13 mai 2016

Paires maître

 
Pour l'atelier d'écriture Mil et une
 
Mot à placer : REMANENCE
 

 
 - Salut Julien ! ça va ?
- Très bien...et toi ?
- Bien, bien, merci.
- Dis, je peux te poser une question...
indiscrète ?
-Vas-y ! Je n'ai aucun secret
pour mon meilleur ami...
- Euh...tu es toujours célibataire ?
- Evidemment ! Quelle question..!.
Pourquoi me demandes-tu ça ?
- Eh bien...je...j'ai vu les bottes sur le seuil...
elles sont là  depuis une semaine..
et j'ai pensé que...
- Ah, oui... ! les bottes.. tu as cru que...
Ah, ah...:-)))
Mais non, je fais un peu de rangement...
j'ai ressorti mes vieilles affaires...
En fait, les trois paires sont à moi...
Les bleues, je les mettais quand j'avais dix ans !
Je voulais les jeter, et puis...non.
J'ai décidé de les laisser là.
Depuis quelques jours,
à chaque fois que je passe le perron...
je les regarde...
et je dois dire que cela me fait du bien.
Leur vue me réconforte en quelque sorte...
un peu comme une photographie
du temps qui passe...
Un bout d'enfance...
Un reste d'adolescence...
Une  rémanence...
  
- ........!?!?
 
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La Licorne
 

jeudi 12 mai 2016

JEU 17 : "Du temps où je m'appelais Jacky"


77 titres à retrouver
 


- Bien sûr, les fleurs, c’est périssable. Mais ça n’est pas une raison pour que tu t’empiffres avec les bonbons qui sont dans la boîte bleue. Quand Maman reviendra, je te dénoncerai !

- Je prendrai mon air le plus innocent et je dirai que tu en as mangé autant que moi, Marieke ! Mais tout de même, si Jason avait eu une fiancée dans ton genre, jamais il n’aurait conquéri la Toison d’Or !

- Conquis ! Comment peux-tu être aussi insoucieux de tout, sans exigences, même vis-à-vis de la langue ? Je suis bien bonne d’accepter de jouer avec toi le jeudi après-midi, Grand Jacques !

- Dis donc, Marieke, il y a des limites ! Je commence à comprendre pourquoi ta copine Mathilde t’a surnommée le caporal Casse-Pompon !

- Bon allez, assez de parlote, Grand Jacques ! C’est trop facile de faire et dire n’importe quoi parce qu’on est chez ma grand’mère et qu’elle a le dos tourné. Elle est toujours à nettoyer les fenêtres ou à naviguer entre les deux fauteuils du salon où il y a la pendule, à observer la rue, les bourgeois qui passent sur les pavés, les bigotes qui vont à la messe, les vieux qui vont au bistrot, les Flamandes qui passent sans rien dire, les gens, quoi ! 
Si tu revenais un peu au scénario au lieu de nous jouer l’air de la bêtise ? Je m’en remets à toi. Alors voilà : on est au printemps, on est habillés avec élégance. C’est le terme de l’aventure : demain l’on se marie. Sur la place, devant la cathédrale, tous nos amis sont réunis. Voici Zangra, Clara, Fernand, Isabelle, Jef, Madeleine, Titine, Manon, Rosa. Devant eux il faut que tu me dises « Je t’aime » et que tu m’embrasses.

- La veille du mariage ? On ne va pas plutôt boire de la bière chacun de son côté ? Je crois que ça s’appelle la bourrée du célibataire ou l’enterrement de la vie de garçon !

***


S’il vous plaît, ne pensez pas que je suis un affreux Jojo ! Rangez-moi plutôt parmi les timides, mettez-moi chez les moutons plutôt que chez les toros. Je n’étais et je ne suis toujours, au fond, qu’un enfant. C’est comme ça !

Et si j’ai sorti Marieke de mon enfance, c’est parce qu’il nous faut regarder, sur la photo jointe, comme elle doit être un peu vieille et pourtant très, très belle, maintenant. Je n’écris pas ici des litanies pour un retour dans le temps. Nous étions à l’âge idiot, heureux, à deux, très souvent ensemble, je ne sais pas, je ne sais plus pourquoi, peut-être parce que j’aimais son calme et sa sagesse.

Peut-être étais-je pour elle le fou du roi à la tête dans les nuages, le troubadour inoffensif qui ne demande pas à jouer au docteur ! Pas tout de suite, toujours ! Parce que j’ai tout ce qu’il vous faut, maintenant, mesdames ! Le stéthoscope, la vigueur du lion, la douceur, la tendresse : le gars bien… sous tous les rapports !

Mais bon, le temps s’en va et pourtant on n’oublie rien ! La preuve, je repense à elle aujourd’hui. Alors que faire de ce souvenir inutile de deux amants de coeur âgés de neuf ans, quelque part au plat pays ? Comment rejouer ces deux vieilles notes de musique étouffées dans la symphonie du grandir, du vieillir, des départs, des la… la… la… et facéties (fa et si ?) de l’accordéon de la vie ?
Aller les enterrer dans les jardins du casino ? Les jeter dans la Vistule depuis les remparts de Varsovie ? Les lancer dans l’eau du port d’Amsterdam ?

Ah, Marieke, Marieke !

Je te souhaite de t’être aussi bien mariée-marrée que moi dans ta vie !



A écouter...
 Antoine (The Voice)
qui interprète avec fougue :
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